Née à Lille en 1993 et arrivée au Havre en 2000, Marie Hauchecorne a suivi ses études supérieures à l'ESADHaR du Havre en Design Graphique.
Elle s'intéresse à l'espace urbain et travail pour une fabrique collaborative de la ville et de sa société, en accompagnant les démarches de co-conception des espaces collectifs.
Formation
Juin 2016 : DNSEP Design Graphique (Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique), Félicitations du jury, ESADHaR du Havre.
Février 2016 : Soutenance de mémoire en Design Graphique, La ville bleue, Mention Très Bien.
Juin 2014 : DNAP Design Graphique (Diplôme National d’Art Plastique), mention originalité du projet, ESADHaR du Havre.
Juin 2011 : Baccalauréat scientifique, mention AB, lycée François 1er, Le Havre.
Expérience
Mai – Août 2016 : Organisation d’une série d’ateliers de réflexion sur la notion d’appropriation anticipée et de préfiguration d’un espace dans un quartier en transition en cours de réaménagement urbain.
Travail graphique sur l’identité du lieu. Quartier Danton, Le Havre.
Octobre 2015 : Création de l’Atelier Une Pierre à L’édifice. Interventions et ateliers graphiques dans l’espace public. Valorisation d’actions citoyennes et démarches collaboratives.
Juin 2015 : Organisation de l’événement « On.A.K S’afficher », exposition et atelier graphique participatif, Rue de Paris, Le Havre.
Février 2015 : Assistance au montage de l'exposition Qui résiste ? de Pierre Di Sciullo à la bibliothèque universitaire du Havre.
Novembre 2014 : Création & mise en place du collectif étudiant On.A.K de L’ESADHaR du Havre.
Décembre 2014 à Janvier 201 5 : Stagiaire en signalétique et communication, Scène nationale Le Volcan, Le Havre.
Février 2014 : Stagiaire chez Polygraphik, Lille.
Intérêts
Création graphique ; Signalétique ; Scénographie ; Organisation d’événements ; Urbanisme ; Ecologie ; Sociologie ; Ecriture ; Démarches collaboratives et sociales ; Innovation et recherche.
Marie Hauchecorne, designer-actrice de la transformation sociale
Perçu comme un acteur important des transformations sociales, culturelles et économiques dans de nombreux pays d’Europe, le design peine, en France, à jouer un rôle prépondérant dans ces mutations. Avec Marie Hauchecorne, jeune designer graphique s’inscrivant pleinement dans les champs de recherche de ce que l’on appelle aujourd’hui le « design social », des voies semblent s’ouvrir...
A ce propos, nul doute que si Marie Hauchecorne et les acteurs (architectes et designers) du projet de l’association Plateforme Social Design [1] dont « l’objectif est d’inscrire les concepteurs contextuels comme des acteurs à part entière de la réflexion et de l’organisation de la société face à l’urgence qui existe aujourd’hui de penser et de construire les conditions du vivre-ensemble » se rencontraient, cette immédiate reconnaissance propre aux individus d’une même famille opérerait.
S’intéressant à des problématiques qui ont trait au groupe, à la collectivité et aux usages, Marie Hauchecorne a utilisé l’école comme un observatoire d’interactions sociales et un laboratoire où développer des projets collectifs. De ceux-ci, elle a tiré la conclusion que se formulent, ici comme partout ailleurs, des problématiques liées aux territoires et espaces communs, à la communication et aux outils qui lui sont nécessaires.
En créant le collectif On.A.K en 2014, la jeune designer graphique a souhaité regrouper tous les étudiants de l’ESADHaR sans distinction. Le collectif, par le biais d’une page sur le réseau social Facebook mettait en relation les initiateurs de projet et ceux qui souhaitaient y participer. Autofinancés et autogérés, les multiples projets qui sont nés de cette réunion répondent à la volonté de s’affranchir d’un système hiérarchisé et pyramidal au profit d’un système horizontal et équitable. Plus tard, répondant aux besoins d’une communication efficiente entre les membres, d’une concentration de l’information et d’une réduction du nombre d’outils nécessaires, une plateforme est née sur le serveur esadhar.net, destinée à tous les étudiants de l’école. Elle a été développée grâce à des logiciels libres, accessibles par chacun.
Attaché à l’école et non aux individus fondateurs, le projet On.A.K était voué à être légué à l’établissement après le départ de ceux qui l’ont animé, dans le but d’être activé par leurs successeurs. Aussi les questions liées à sa transmission se sont-elles rapidement posées. Marie Hauchecorne a alors regroupé dans une édition sous forme de boîte les informations importantes, les consignes d’utilisation des outils en ligne, les processus de mise en place des différents projets, les budgets détaillés, les recettes des repas qui finançaient les projets, la clef du casier où est rangé le matériel du collectif, les archives papier. La reliure en anneaux permet aux successeurs d’augmenter l’édition au fil des années et des actions à venir.
Tout, dans ce projet, aura permis à Marie Hauchecorne d’interroger les processus à l’œuvre et le rôle du designer graphique dans la transmission, qu’elle soit entendue comme « l’action de communiquer / faire parvenir quelque chose à quelqu’un » ou celle de lui « léguer / céder » cette même chose.
Poursuivant ses réflexions autour du rôle que joue le designer graphique dans les processus collaboratifs, Marie Hauchecorne sonde désormais d’autres espaces / territoires communs : ceux de l’espace public et de la ville, en quête d’autres réponses possibles.
En ce sens, elles mènent depuis 2015, des expériences au sein de la ville de Le Havre, dans un quartier (Danton) en pleine transition. Durant une année, elle a élaboré avec les habitants et la maison de quartier qu’elle a utilisé comme un laboratoire, la préfiguration et appropriation anticipées du futur espace. De la mise en place d’ateliers destinés à s’approprier l’espace de la friche par des moyens simples (dessins, collages, montages, etc.), en passant par la création d’éléments de mobilier à partir de choses récupérées (filets de chantiers, palettes, etc.) destinés à figurer les utilisations et usages des différents espaces futurs, à la création de l’identité visuelle du projet désormais nommé « Voyons voir », toutes les formes nées de ce projet reflètent le caractère collaboratif, ludique et constructiviste [2] de la démarche. Plurielle, la typographie créée pour l’occasion en témoigne. Composée de huit modules aux combinaisons multiples elle s’articule autour de deux modules à l’aspect « déformé » inspirés de la fusion entre les modules de cartons et la pâte à modeler utilisés par les enfants dans leurs maquettes.
Maryline Robalo, 2016
[1] La Plateforme Socialdesign (www.plateforme-socialdesign.net) est une initiative d’acteurs de la société civile, designers, architectes, responsables culturels, associatifs, etc., regroupés en un réseau interdisciplinaire. Elle recense, promeut et tente de décloisonner entre elles les pratiques de ces concepteurs d’innovation sociale et culturelle.
[2] Le constructivisme propose de dépasser les antinomies classiques idéalisme / empirisme, sujet / objet, etc. Cette position dépasse le réalisme scientifique tout en évitant le piège du relativisme. En cherchant à produire des connaissances actionnables, « qui marchent », le constructivisme réhabilite la notion d’analogie et donne ses lettres de noblesse aux disciplines appliquées comme l’ingénierie et le management. Un siècle avant la méthode de Descartes, explique Jean-Louis Le Moigne, Léonard de Vinci invente sur le papier le parachute, l’hélicoptère et le sous-marin. Il est ainsi, poursuit-il, un symbole de l’intelligence concevant un modèle valide par le dessin : c’est le disegno en italien qui a donné design en anglais.