Marine
Trocquet
Département
Année de diplôme
2016
Biographie
Marine Trocquet a obtenu son DNAP puis son DNSEP à l'Ecole Supérieure d'Art et Design le Havre-Rouen, en 2016.
Elle s'intéresse à la sociologie, et notamment aux contraintes exercées sur les corps. Son mémoire, "Le corps pris en charge" s'est porté plus spécifiquement sur les problématiques posées par les lieux et les méthodes de soin prodiguées aux personnes souffrantes. contact : marine.trocquet@gmail.com
CV
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Texte critique
Marine Trocquet
Dessiner dans l’espace des corps abstraits sous tension qui, suspendus et maintenus par des béquilles de bois, dénotent une certaine inquiétude face au monde.
Marine Trocquet crée des sculptures fragiles qui se déploient in situ, de manière tentaculaire. Elles nous évoquent des machines archaïques ou des instruments de torture, sans que l’une ou l’autre de ses fonctions soient explicites. Elles apparaissent telles des entités grêles, constituées de tasseaux enchevêtrés et assemblés entre eux à l’aide de connecteurs. Ces derniers s’avèrent, par l’emploi de sangles ou de bandages, panser des fractures. À l’inverse, des clous et des vis viennent briser les membres de ces structures précaires. Ces installations se maintiennent, fébriles, comme au bord de leur effondrement. Cependant, le mouvement est bloqué, figé dans un état d’urgence. L’ensemble se catalyse dans un rapport de forces où le temps semble, lui aussi, s’arrêter dans sa course. Ces formes branlantes sont préservées dans une zone de trêve, proche des gueules cassées à soigner. Néanmoins, nulle prédiction sur l’avenir n’émerge, tout au plus un regard nostalgique et personnel sur la situation actuelle de notre société. Elles évoquent une instabilité générale, et éveillent un sentiment d’insécurité et d’incertitude.
De façon complémentaire, les nombreuses questions collectées par Marine Trocquet sur le moteur de recherche Google révèlent cette quête permanente de réponses à nos doutes. Internet deviendrait en cela un palliatif à nos peurs contemporaines. Seulement, le remède miracle n’existe pas et comme les belles promesses d’un horizon ensoleillé sur une mer apaisée, ne demeurent que des leurres autour de nous. Le monde fluctue, ici, sur des pilotis comme protégé d’un futur incertain.
Thomas Fort, 2016