Née en 1986 à Guangzhou, Chine
Vit et travaille à Rouen, France
FORMATION
Juin 2016 Obtention du DNSEP avec mention à l’ESADHaR de Rouen
Juin 2014 Obtention du DNAP avec mention à l’ESADHaR de Rouen
De 2006 à juin 2010 Académie Centrale des Beaux-Arts de Pékin
EXPOSITIONS
Mars-Avril 2016 Exposition personnelle à Yohann Gallery, Paris
Janvier 2015 Exposition collective « Gribouillis et frangments » à la galerie PLOT HR, Rouen
Mars 2015 Participation à l’exposition « Figuration 2015 » à la Galerie 89, Paris
Janvier 2015 Participation à l’exposition « Nécessité intérieure » à Yohann Gallery, Paris
Octobre 2014 Participation au Salon de Rouen
Mai 2014 Participation à Rouen National Art
Deux filles au Moma, l’une regarde une oeuvre à travers la cloche en verre qui la protège et qui nous sépare d’elle. L’autre tourne le visage, le regard attentif à quelque chose en action hors champ. Ni fascinée ni consternée, la première observe la sculpture : un fragment de visage dans lequel est enfoncée une bouteille de coca par la bouche. C’est une scène a priori comme une autre, se déroulant dans un musée, et pourtant, un trouble demeure dans cette image picturale. Wenjie Lin peint des instants poétiques qu’elle extrait de l’ordinaire. Elle brosse ces deux enfants, en conservant la facture visible. Les visages demeurent légèrement déformés par les coups de pinceau et l’ensemble démontre une habileté dans le jeu des reflets et des transparences, sans que l’artiste n’use d’une esthétique trop léchée. Nous faisons face à une peinture figurative précise et énergique. Sa palette oscille entre des couleurs claires, voire pastel, et des teintes plus franches comme dans la série vitaminée des Cactus. L’emploi du blanc, fréquent, reste le plus souvent acide, comme si les sujets représentés étaient surexposés. Wenjie Lin nous met face à des images de notre monde quotidien. Des fragments de villes d’où un effet de contreplongée donne l’impression que les immeubles vont s’effondrer, aux portraits étrangement masqués en passant par un poulet conservé sous cellophane ; tout devient prétexte à devenir une peinture, tant que l’instant capturé s’inscrit dans une certaine ambiguïté. Les Cactus par exemple frôlent l’abstraction, car le geste y est plus brut et la profondeur demeure quasi inexistante entre le fond et la forme. Chaque toile s’inscrit comme le fragment d’une histoire muette. Implicitement, nous sommes invités à combiner ces éléments simples et percutants pour écrire nos propres récits.
Thomas Fort, 2016